La majorité des gens sont conservateurs
Les psychologues savent depuis longtemps que la plupart des gens sont intrinsèquement conservateurs. Nous n’aimons généralement pas les changements majeurs et nous nous contentons de nos routines familières. Seule une petite minorité de personnes est véritablement progressiste, c’est-à-dire que tout progrès est accueilli favorablement et n’est pas remis en question. Cela se traduit par la lenteur avec laquelle les nouvelles idées prennent racine dans la société et le temps qu’il a fallu pour que ce que nous considérons aujourd’hui comme normal soit généralement accepté. Il suffit de penser au temps qu’il a fallu pour que les femmes obtiennent le droit de vote, ou pour que les voitures remplacent les chevaux. [Si les progressistes ont essayé de faire avancer les choses, ce sont toujours les plus grands et les plus conservateurs qui les ont entravées.24] Ici, le conservatisme est diabolique. On pourrait croire que le conservatisme est mauvais, mais ce n’est pas le cas. En effet, depuis l’aube de l’humanité, le conservatisme a une légitimité, et ce pour de très bonnes raisons. De même, il y a de bonnes raisons pour que l’émergence de nouvelles idées soit lente. Bien que de nombreuses personnes n’aiment pas l’admettre, ces personnes, y compris la plupart d’entre nous, agissent en fait comme un soi-disant filet de sécurité qui maintient la société en vie pendant que les progressistes essaient de nouvelles idées. [Il est certain que toutes ces idées ne sont pas bonnes et qu’elles ne doivent pas toutes être suivies. Mais si elles étaient acceptées sans objection, elles provoqueraient non seulement le chaos, mais dans certains cas l’effondrement de la société. [C’est le cas depuis l’Antiquité, par exemple lorsque l’homme préhistorique a commencé à expérimenter le feu et ses usages. Ensuite, il en a été de même pour pratiquement toutes les nouvelles inventions et découvertes, pratiquement tout ce qui a bouleversé le statu quo. Il ne s’ensuit donc pas qu’un groupe soit supérieur à l’autre. Au contraire, les deux sont nécessaires au fonctionnement de la société dans son ensemble et il est bon de reconnaître l’importance de chacun.